samedi 6 mars 2010

Des allocs pour payer le taxi ?

.

Jean- Edouard DARGENT - A la queue de l'étang de Bézal en St Servais (Finistère) - 1925-1940
.
Aujourd'hui, la caissière d'un Leader Price de Saint-Quentin m'a appris un "rituel" étonnant...
Comme les allocations arrivent vers le 5 de chaque mois, de nombreux saint-quentinois du quartier en profitent pour faire leurs courses mensuelles (un ou deux chariots pleins). Et comme ils n'ont ni voiture, ni téléphone, la caissière est chargée d'appeler le taxi qui les ramènera chez eux.
Parfois la caissière se fait engueuler parce que le taxi tarde à arriver (!). C'est que du 5 au 8 de chaque mois, tous ces pauvres gens ont la même idée en même temps... alors il faut attendre son tour !
Je ne sais pas quoi en penser... Saint-Quentin est pourtant la plus grande ville du département, avec des bus et de nombreux habitants. Ce service de bus est-il insuffisant ? L'aide d'un voisin motorisé est-elle impossible à envisager ?
.
Quarante kilomètres plus loin, c'est la campagne, dans ma Thiérache "profonde" (les citadins disent toujours "profonde" après "Thiérache")...
Dans les villages, le service de cars est très limité. Il m'est arrivé de croiser des vieux qui allaient faire leurs courses à pied, avec un petit sac, pour rejoindre Guise (la ville la plus proche, à une dizaine de kilomètres). J'en ai pris en stop pour les ramener chez eux... au camping de Marly-Gomont !
Je me demande si ces pauvres gens sont allocataires, mais j'en doute... Et si c'est la cas, leur arrive-t-il de faire des courses en taxi ? J'en doute aussi.

5 commentaires:

Homer a dit…

Apparemment, c'est pareil dans le nord. Il y a deux catégories d'allocataires: les profiteurs et les soumis. Les premiers savent ce à quoi ils ont droit, s'habituent à leurs avantages et à leur condition et ... abusent. Les autres tentent de s'en sortir, garent leur fierté et se débrouillent.

Fidel Castor a dit…

il suffit de voir la famille Groseille dans "la vie est un long fleuve tranquille",revenant de la grande surface en taxi et snobant le pauvre épicier arabe qui leur a trop fait crédit.

Thierry D. a dit…

@Homer et @Fidel Castor,

Je serais aussi tenté d'opposer les "citadins profiteurs" et les "ruraux débrouillards"... mais j'ai essayé d'être plus nuancé :

- D'abord, je ne suis pas sûr que le service de bus de Saint-Quentin soit performant (je le connais mal, il faudrait vérifier).

- Ensuite, je ne suis pas sûr que les ruraux que j'ai croisés aient suffisamment d'allocs pour se payer un taxi.
Je crois que c'est souvent des gens seuls (donc sans allocations familiales ni bourses), qui n'ont pas d'autre choix que de se débrouiller... seuls.

Anonyme a dit…

La raison est simple : c'est le même prix ou presque avec de surcroît les courses déposées devant chez soi (pour St-Quentin).

Un carnet de dix tickets de bus coûte 9,00€, un taxi le jour dans St Quentin, 6,00€.

Pour 4 personnes, l'aller et retour en bus coûtera 7,20€ et il faudra tout porter, du magasin à l'arrêt de bus et de l'arrêt de bus à la maison, ceci en achetant un carnet de dix.

En taxi, toujours pour 4 personnes, si l'aller se fait en bus on arrive à un coût de 9,60€, ce qui fait un surcoût de 2,40€ pour ne pas avoir à porter ses courses, ou une économie de 1,20€ si l'aller se fait à pieds.

Thierry D. a dit…

Merci pour ces précisions. Comme quoi, tout s'explique !
Le problème ne serait donc pas la faible fréquence des bus, mais le coût des tickets !

Par contre, c'est bien la fréquence des bus (ou des cars) qui pose problème dans les campagnes, où le taxi reste inabordable (ça m'étonnerait qu'un aller-retour Marly-Guise coûte 6 € !)