Nicolas NEUFCHATEL - Portrait du calligraphe et mathématicien Johan I Neudorfer et de son fils
(fin 16e s.) - Palais des Beaux-Arts (Lille)
L’année dernière à la même époque, j’avais donné des cours particuliers – et bénévoles – à un ado de mon village… Besoin de sauver les meubles en maths, juste avant le Brevet des Collèges !
Cette année, grâce au bouche-à-oreilles, c’est la consécration : chaque week-end, je reçois jusqu’à quatre collégiens du village, à tour de rôle (1 heure chacun).
Quand j’examine les cahiers de mes "élèves du week-end", je constate des différences d’enseignement, entre le collège et le lycée professionnel (LP) que je connais bien…
1er constat :
Au collège, l’approche est souvent abstraite, avec des formes géométriques et des formules, assénées hors de tout contexte. Les élèves qui apprécient les jeux de l’esprit peuvent en tirer parti… mais ceux qui sont en recherche de sens et de concrétude y verront un charabia indigeste.
Limités dans la "capacité d’abstraction", ces élèves seront considérés comme inaptes à faire des études longues.
Voilà comment, dès l’entrée en collège, la réussite en maths prédétermine la future catégorie socioprofessionnelle des élèves…
2e constat :
Le niveau requis est élevé, avec des notions qui rebutent même mes élèves de Bac Pro (exemple : systèmes de deux équations à deux inconnues).
Avec un programme aussi chargé et aussi ambitieux, il n’est pas étonnant que ça fonctionne au "marche ou crève"… d’où l’intérêt et le besoin des cours particuliers, comme seule solution pour progresser !
Inutile de proposer une alternative (la baisse des effectifs des classes, par exemple) : ça serait trop coûteux en professeurs…
3e constat :
Plein de fautes d’orthographe dans les cahiers. Pire : des contresens à la pelle (exemple : « le nombre deux » au lieu de « le nombre de »).
C’est la faute aux cours dictés à des élèves qui ne comprennent rien à ce qu’ils écrivent. Conséquence : des cours plein d’erreurs, incompréhensibles et inutilisables pour travailler chez soi !
Personnellement, je dicte quand les élèves sont surexcités : ça permet de rester de face et d’imposer le silence pendant la prise de notes. Mais si ca facilite la « gestion de classe », ça creuse les inégalités de niveaux entre élèves !
Une solution pratique : le cours projeté sur rétroprojecteur ou mieux, sur vidéoprojecteur (quand on a la chance d’en être équipé).
Que mes collègues qui travaillent en collège, ne se sentent pas accusés ou mal jugés…
D’abord parce que je sais qu'ils ne sont pas responsables des contenus de leurs programmes, ni des effectifs de leurs classes, ni de leurs conditions de travail.
Ensuite parce que l’examen d’une poignée de cahiers d’élèves, ne me permet pas de tirer des conclusions générales et définitives.
Enfin parce que je n’ai pas de solution-miracle à proposer : en LP, même avec des effectifs réduits (6 à 35 élèves par classe, selon les filières), même avec des approches pédagogiques concrètes et même avec des programmes allégés, on retrouve des cours mal recopiés, des élèves hermétiques et le fameux marche-ou-crève !
Cette année, grâce au bouche-à-oreilles, c’est la consécration : chaque week-end, je reçois jusqu’à quatre collégiens du village, à tour de rôle (1 heure chacun).
Quand j’examine les cahiers de mes "élèves du week-end", je constate des différences d’enseignement, entre le collège et le lycée professionnel (LP) que je connais bien…
1er constat :
Au collège, l’approche est souvent abstraite, avec des formes géométriques et des formules, assénées hors de tout contexte. Les élèves qui apprécient les jeux de l’esprit peuvent en tirer parti… mais ceux qui sont en recherche de sens et de concrétude y verront un charabia indigeste.
Limités dans la "capacité d’abstraction", ces élèves seront considérés comme inaptes à faire des études longues.
Voilà comment, dès l’entrée en collège, la réussite en maths prédétermine la future catégorie socioprofessionnelle des élèves…
2e constat :
Le niveau requis est élevé, avec des notions qui rebutent même mes élèves de Bac Pro (exemple : systèmes de deux équations à deux inconnues).
Avec un programme aussi chargé et aussi ambitieux, il n’est pas étonnant que ça fonctionne au "marche ou crève"… d’où l’intérêt et le besoin des cours particuliers, comme seule solution pour progresser !
Inutile de proposer une alternative (la baisse des effectifs des classes, par exemple) : ça serait trop coûteux en professeurs…
3e constat :
Plein de fautes d’orthographe dans les cahiers. Pire : des contresens à la pelle (exemple : « le nombre deux » au lieu de « le nombre de »).
C’est la faute aux cours dictés à des élèves qui ne comprennent rien à ce qu’ils écrivent. Conséquence : des cours plein d’erreurs, incompréhensibles et inutilisables pour travailler chez soi !
Personnellement, je dicte quand les élèves sont surexcités : ça permet de rester de face et d’imposer le silence pendant la prise de notes. Mais si ca facilite la « gestion de classe », ça creuse les inégalités de niveaux entre élèves !
Une solution pratique : le cours projeté sur rétroprojecteur ou mieux, sur vidéoprojecteur (quand on a la chance d’en être équipé).
Que mes collègues qui travaillent en collège, ne se sentent pas accusés ou mal jugés…
D’abord parce que je sais qu'ils ne sont pas responsables des contenus de leurs programmes, ni des effectifs de leurs classes, ni de leurs conditions de travail.
Ensuite parce que l’examen d’une poignée de cahiers d’élèves, ne me permet pas de tirer des conclusions générales et définitives.
Enfin parce que je n’ai pas de solution-miracle à proposer : en LP, même avec des effectifs réduits (6 à 35 élèves par classe, selon les filières), même avec des approches pédagogiques concrètes et même avec des programmes allégés, on retrouve des cours mal recopiés, des élèves hermétiques et le fameux marche-ou-crève !
2 commentaires:
Comme l'habit ne fait pas le moine, j'oublie tout le temps que tu es prof de maths (tu ne ressembles pas à ceux que j'ai eu, je serais sans doute meilleur en maths si j'avais pu t'avoir comme prof).
Tu sais que j'ai un voisin très proche, Raymond, qui est prof de maths (bientôt à la retraite), très sympa et qui est un passionné de sites internet d'apprentissage des maths. A partir de fin juin il va pouvoir se déchaîner..
Franchement il gagne à être connu, c'est un pote.
Je dis ça aussi pour te renouveler mon invitation de me rendre visite dans mon jardin (Raymond excelle aussi dans ce genre)
Tu n'es pas le premier de mes lecteurs, qui envie mes élèves. En réalité, beaucoup me détestent malgré tout (ce n'est pas grave, ce n'est pas personnel !).
Je serais ravi de rencontrer ton voisin... et je n'ai pas oublié ton invitation (dans quelques semaines, je serai davantage disponible le week-end - fin de la période de fabrication/correction des examens). A bientôt !
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