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Voici un message que m'a envoyé mon cher camarade Claude. Il n'y a rien à retoucher, alors je le reproduis tel quel, mais je souligne en gras quelques idées fortes...
Les polémiques internes du parti qui occultent ce qui devrait être l’essentiel à savoir notre vision partagée de l’Europe mettent en évidence à mes yeux ce que l’habitude malsaine du scrutin uninominal à deux tours territorial a suscité comme mentalités chez une partie de nos élus : certains visiblement se vivent comme propriétaires de leur mandat et si possible d’un mandat à vie. Bien entendu les parachutages de Peillon et Weber ne sont peut-être pas des idées géniales mais il faut relativiser en rappelant que ces élections sont des élections à la proportionnelle et que leur territorialité est en grande partie fictive (ce sont des grandes circonscriptions électorales plutôt que des régions). D’ailleurs il serait bien désirable ce me semble que cette élection européenne se fasse sur une liste nationale sans ces circonscriptions qui ne font pas sens. Cela viderait de sens une bonne partie des polémiques actuelles qui ne grandissent pas le parti aux yeux des simples citoyens. Le PS se grandirait en se rappelant qu’il n’a pas vocation à être un syndicat d’élus locaux ni un syndicat des sortants (il y a des associations spécifiques pour de tels groupes de pression). C’est en partie ce me semble ce qu’a réussi à faire la direction actuelle en privilégiant le renouvellement et la diversité (avec quelques exceptions malheureuses à certains égos surdimensionnés que le parti aurait pu avantageusement orienter vers le Sénat).
J’entends ici et là qu’on nous dit que l’Aisne et la Picardie vont être mal représentées dans ces élections. Il faudrait peut être se souvenir que Clotilde Valter, une personnalité remarquable, est originaire de l’Aisne et qu’elle est en position éligible. (Anne Ferreira après tout avait été élue en région IdF au précédent scrutin, personne n’avait alors parlé de parachutage). Par ailleurs, si j’en crois Ouest-France, Clotilde Valter semble avoir annoncé qu’elle se démettrait de son mandat de Conseillère Générale en Normandie, si elle était élue, ce qui rend sa candidature particulièrement sympathique. L’idée que le cumul des mandats serait favorable au lobbying régional me paraît bien lamentable : ce qui la sous-tend c’est au fond l’idée qu’un Conseiller régional ou un Président de région ne peuvent travailler collectivement avec un député européen qu’en étant réunis dans la même personne. Singulière conception du collectif, ce me semble ! Il est bon de rappeler que c’est, au Parlement européen, une singularité française et que cette singularité nous inscrit plus dans l’opinion comme nostalgiques de la grande féodalité que comme champions des valeurs démocratiques.
Le débat actuel sur les prochaines étapes de la décentralisation et de la simplification du millefeuille des collectivités territoriales met aussi en évidence, particulièrement en Picardie, à quel point un PS réduit à un syndicat d’élus locaux peut basculer dans la caricature conservatrice la plus grossière. Personnellement je préférerais un débat serein sur ces questions au sein du parti car tout ne va pas dans le meilleur des mondes possibles dans la réalité actuelle de la décentralisation et de son organisation territoriale. Bien entendu le calendrier d’un tel débat ne me paraît pas d’une grande urgence par rapport aux problèmes bien pressants et bien concrets auxquels nous sommes tous confrontés présentement. Mais entre accepter de se caler sur le tempo gouvernemental et le prurit conservateur il y a peut-être des nuances à aménager pour que nous restions un parti qui réfléchit à l’avenir de nos institutions.
Voici un message que m'a envoyé mon cher camarade Claude. Il n'y a rien à retoucher, alors je le reproduis tel quel, mais je souligne en gras quelques idées fortes...
Les polémiques internes du parti qui occultent ce qui devrait être l’essentiel à savoir notre vision partagée de l’Europe mettent en évidence à mes yeux ce que l’habitude malsaine du scrutin uninominal à deux tours territorial a suscité comme mentalités chez une partie de nos élus : certains visiblement se vivent comme propriétaires de leur mandat et si possible d’un mandat à vie. Bien entendu les parachutages de Peillon et Weber ne sont peut-être pas des idées géniales mais il faut relativiser en rappelant que ces élections sont des élections à la proportionnelle et que leur territorialité est en grande partie fictive (ce sont des grandes circonscriptions électorales plutôt que des régions). D’ailleurs il serait bien désirable ce me semble que cette élection européenne se fasse sur une liste nationale sans ces circonscriptions qui ne font pas sens. Cela viderait de sens une bonne partie des polémiques actuelles qui ne grandissent pas le parti aux yeux des simples citoyens. Le PS se grandirait en se rappelant qu’il n’a pas vocation à être un syndicat d’élus locaux ni un syndicat des sortants (il y a des associations spécifiques pour de tels groupes de pression). C’est en partie ce me semble ce qu’a réussi à faire la direction actuelle en privilégiant le renouvellement et la diversité (avec quelques exceptions malheureuses à certains égos surdimensionnés que le parti aurait pu avantageusement orienter vers le Sénat).
J’entends ici et là qu’on nous dit que l’Aisne et la Picardie vont être mal représentées dans ces élections. Il faudrait peut être se souvenir que Clotilde Valter, une personnalité remarquable, est originaire de l’Aisne et qu’elle est en position éligible. (Anne Ferreira après tout avait été élue en région IdF au précédent scrutin, personne n’avait alors parlé de parachutage). Par ailleurs, si j’en crois Ouest-France, Clotilde Valter semble avoir annoncé qu’elle se démettrait de son mandat de Conseillère Générale en Normandie, si elle était élue, ce qui rend sa candidature particulièrement sympathique. L’idée que le cumul des mandats serait favorable au lobbying régional me paraît bien lamentable : ce qui la sous-tend c’est au fond l’idée qu’un Conseiller régional ou un Président de région ne peuvent travailler collectivement avec un député européen qu’en étant réunis dans la même personne. Singulière conception du collectif, ce me semble ! Il est bon de rappeler que c’est, au Parlement européen, une singularité française et que cette singularité nous inscrit plus dans l’opinion comme nostalgiques de la grande féodalité que comme champions des valeurs démocratiques.
Le débat actuel sur les prochaines étapes de la décentralisation et de la simplification du millefeuille des collectivités territoriales met aussi en évidence, particulièrement en Picardie, à quel point un PS réduit à un syndicat d’élus locaux peut basculer dans la caricature conservatrice la plus grossière. Personnellement je préférerais un débat serein sur ces questions au sein du parti car tout ne va pas dans le meilleur des mondes possibles dans la réalité actuelle de la décentralisation et de son organisation territoriale. Bien entendu le calendrier d’un tel débat ne me paraît pas d’une grande urgence par rapport aux problèmes bien pressants et bien concrets auxquels nous sommes tous confrontés présentement. Mais entre accepter de se caler sur le tempo gouvernemental et le prurit conservateur il y a peut-être des nuances à aménager pour que nous restions un parti qui réfléchit à l’avenir de nos institutions.
2 commentaires:
Alors que les quelque 230 000 militants socialistes étaient appelés à voter ce jeudi sur les listes du parti pour les élections européennes de juin, Rue89 a reçu ce témoignage. Candidat à la candidature, ce simple militant socialiste, qui préfère conserver l'anonymat, n'a jamais reçu de réponse.
Je suis militant socialiste depuis de nombreuses années (j'étais déjà présent à la fédération du Rhône en 2002 le soir de la défaite de Jospin, et du discours de François Hollande promettant un nouveau parti). J'ai quitté pour un court moment le Parti socialiste au lendemain du référendum européen, car je considèrais que le parti était responsable de la victoire du non suite au non respect du vote interne.
Je n'ai jamais voulu porter ma candidature à d'autres élections, et je n'ai jamais souhaité faire une carrière politique (je ne conçois pas la politique comme une carrière). Mon engagement européen est profond et sincère. Pour moi l'Europe est synonyme de paix, de liberté et de démocratie (si je le dis, c'est que j'ai vécu en dehors de l'Europe et j'ai souffert de l'absence de paix, de liberté et de démocratie). J'ai donc envoyé ma candidature pour les élections européennes à la commission électorale du Parti socialiste.
Je ne devais pas rentrer dans les critères de sélection
Pourtant, le secrétaire de ma section n'avait pas diffusé l'appel à candidatures et avait refusé de le faire, l'ensemble des courants dans le Rhône ne souhaitaient pas rendre publique l'information pour protéger certains favoris. Heureusement, d'autres secrétaires de section ont quand même eu le courage de diffuser cet appel. Mais ensuite, plus rien : aucun membre de la commission électorale n'a jugé nécessaire de me contacter ou de chercher à me connaître, pas un appel, pas un e-mail.
J'ai 30 ans, je suis cadre dans le privé, je n'ai aucun mandat ni interne au parti ni externe, je suis d'origine arabe (je n'ai jamais mis en avant ni revendiqué cette appartenance), je ne suis pas le fruit des machines annexes du PS, telles que SOS racisme, MJS, Fidl ou Unef, et je n'ai juré allégeance à aucun cadre ni baron du PS. Je ne devais pas rentrer dans les critères de sélection.
Je m'étais pourant engagé à démissionner en cas d'élection et je n'avais pas demandé que l'on m'assure un parachute doré. Je souhaitais participer à mon humble niveau à la construction européenne, pendant un laps de temps, sans aller plus loin en politique, et surtout sans passer par d'autres mandats.
Je n'existe pas dans les querelles de chefs
Je n'ai jamais eu de réponse à ma candidature, pas plus qu'à ma lettre recommandée à la première secrétaire, et bien sûr pas de barons locaux pour monter au créneau et défendre ma candidature. Je ne dois pas être un élément de la rénovation tant prônée par tous.
Une chose est sûre, l'égalité, un des fondements de notre République, n'a pas sa place au Parti socialiste. Je suis hors-jeu et je pense que je n'ai jamais été dans la partie. Aujourd'hui, les querelles autour de la composition des listes sont des querelles de chefs, et moi je n'existe pas dans tous ca.
Je ne demandais pas plus qu'une explication sur les critères retenus pour la composition, et le choix qui en résulte. Comment peut-on respecter les électeurs, et se dire démocrate et républicain, en humiliant autant les militants de son propre parti ? Une question que je pose à tous les cadres et élus du Parti socialiste.
Le premier critère, c'est la motion du candidat : le nombre de candidats de chaque motion sera proportionnel au "score" de cette motion, obtenu lors du Congrès 2008.
Ensuite, il y a la parité, le non-cumul des mandats, etc... mais aussi : tes chances d'attirer un maximum d'électeurs.
Je crois qu'avant d'être sur une liste "européenne", dans un grand parti comme le notre (avec de la concurrence !), tu dois passer par d'autres étapes : secrétaire fédéral, secrétaire de section, maire-adjoint... et faire tes preuves !
Mais je comprends ta déception.
Fais-toi connaître et re-tente ta chance dans 3 ans !
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