mardi 26 janvier 2010

Burqa : une loi ou pas ?

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Anonyme - Sainte Claire (15e s.) - Musée National du Moyen-Age (Paris)
Albert-Ernest CARRIER-BELLEUSE - Vestale voilée (1859) - Musée Municipal de Laon
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Un enfant, tyrannique ou pas, a souvent besoin de montrer qu’il existe. La méthode la plus simple, c’est de faire suer celui qui l'a "oublié" (ceux qui essaient de téléphoner devant leur gamin me comprendront).
Dans ce cas, il y a trois manières de réagir aux provocations de l'enfant :
- l’indifférence, en espérant qu’il se résigne à son "abandon",
- la punition répressive, pour le forcer à accepter cet "abandon",
- la repentance, qui consiste à "céder" à la revendication, soit par esprit de justice (quand la révolte est légitime), soit pour avoir la paix.
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De la même manière, je considère d'abord le port de la burqa comme la réaction provocatrice de femmes (ou de leurs maris) qui ont cessé de croire que la France souhaitait sincèrement les "intégrer", à force d’être ostracisés par les discriminations et le racisme.
Alors, comment réagir ?
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L’indifférence, c’est l'absence de répression et de bienveillance. Et comme pour les enfants, c’est à double tranchant : soit ils se résignent… soit ils "montent la pression" d’un cran.
Et justement, les musulmans revanchards envers le Pays Des Droits De L’Homme ne sont pas du genre à se résigner.
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La punition répressive (fessée, isolement), c’est souvent injuste et ça ne résout rien en profondeur, mais ça soulage parce que ça arrête rapidement les manifestations agressives des "petits capricieux".
La loi anti-burqa est une forme de punition répressive : elle ne convaincra pas les partisanes du voile intégral, qui ne l’ôteront que pendant les minutes où elles en seront obligées. Mais, comme pour la loi contre le tabagisme passif, elle évitera aux "antis" (laïcs, féministes, islamophobes) de se sentir agressés.
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La repentance, c’est prendre le temps de faire un gros câlin pour rassurer son enfant de son amour, en attendant qu'il sorte de sa crise d'adolescence. Attention, je déconseille d’appliquer cela au premier degré avec une femme voilée !
Mais je crois que quand tous les hommes et femmes seront réellement "égaux en droits", et conscients de l’être, alors aucune communauté n’aura intérêt à se distinguer… Pourquoi s’exclure d’une société fraternelle qui vous tendrait les bras ?
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A titre personnel, je ne me prononcerai pas, ni pour, ni contre une loi…
D'abord parce que je suis partagé entre la futilité de faire une loi pour quelques centaines de femmes et l'importance d'envoyer un signal fort aux différentes communautés (intégristes et laïcs, musulmans et non-musulmans, ...).
Je suis aussi partagé entre ma Raison (qui s'est exprimée plus haut) et mes Passions (tous les accoutrements religieux réservés-aux-femmes me mettent dans un état de colère, d’intolérance et de malaise, auquel je n’échappe qu’en tournant les talons).
Mais j’ai trouvé deux argumentaires intéressants et originaux : celui de Julien Dray et celui de Jean-Luc Mélenchon.
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A lire (avant de revenir !) :
Le blog de Julien Dray : "Ma position sur la burqa"
Le blog de Jean-Luc Mélenchon : "
Je parle du voile intégral"
Le Figaro : "
Pourquoi certaines femmes portent le voile intégral"
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3 commentaires:

la belle bleue a dit…

Moi aussi cette histoire me met mal à l'aise. Entre les femmes qui s'habillent comme ça par pure provocation et celles qui sont contraintes de le faire par leur mari, on ne sait pas trop quoi faire ou quoi dire. Pour ma part je me sens agressée en tant que femme quand je croise une femme voilée de la tête aux pieds avec des gants... Par contre je ricane quand j'en croise au rayon lingerie...
http://blabladezinc.20minutes-blogs.fr/archive/2010/01/06/les-soldes.html

Thierry D. a dit…

Effectivement, les hommes partisans de la burqa sont sûrement des jaloux. Ils pensent peut-être comme ma grand-mère : "tous des porcs et toutes des salopes !".
Mais la jalousie n'empêche pas d'aimer le sexe...

Thyl a dit…

Ce qui me met le plus colère c'est la place démesurée qu'ont pris dans les médias et le débat politique, le cas de ces quelques centaines de femmes. Tous les acteurs intéressés de ce spectacle lamentable sont à vomir. Et pour nous distraire de quoi ? C'est la bonne question et ce spectacle est l'opium du peuple des temps post-modernes ; un pogrom symbolique pouvant déboucher sur le réel si affinités. C'est une vieille ficelle des pouvoirs impuissants à régler les vraies injustices et aggripés à leurs privilèges : trouver des boucs émissaires et les livrer au peuple dans l'arène .