lundi 4 janvier 2010

Le triomphe de l'imagerie gay

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Hippolyte FLANDRIN - Jeune homme assis au bord de la mer (1836) - Musée du Louvre
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Le 4 janvier, Canal+ diffusera le documentaire de Michel Royer ''Sports et homosexualité : c'est quoi le problème ?".
Il s'agit de lever l'omerta sur une évidence : l'homosexualité existe dans le sport, y compris dans le sport de haut niveau et y compris dans les sports d'équipe "virils".
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Par contre, là où l'homosexualité (masculine) ne pose plus aucun problème, c'est bien sur son imagerie.
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Depuis longtemps, les couvertures de magazines gays exposent des éphèbes coquets, musclés et imberbes, avec un visage d'ange.
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Puis les hétérosexuels se sont emparés de cet idéal de beauté, en prenant la pose sur des photos qui n'ont rien à envier aux couvertures de ces magazines gays.
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Ca a commencé avec de beaux sportifs : les calendriers des "Dieux du Stade" (depuis 2001), les pubs de David Beckham pour Armani, etc... L'imagerie homo, destinée aussi aux femmes (pour les fantasmes) et aux métrosexuels (pour l'identification) !

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L'imagerie gay a aussi été adoptée les adolescents en quête de sexytude. D'abord avec le culte de la gonflette chez les amateurs de "gangsta rap" (pourtant pas toujours tendres avec les "pédés").
Plus récemment, les coiffures et les vêtements androgynes se retrouvent dans la rue, notamment chez les "minets" hétéros. Beaucoup de mes élèves masculins, ont aujourd'hui une apparence aussi "provocante" que les gays que je croisais dans le touristique quartier du Marais, à Paris, dans les années 90 !

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Après les femmes, les métrosexuels et les ados, il restait à toucher un dernier "coeur de cible" : les enfants.
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Dans les années 80, les catcheurs n'étaient pas très coquets - comme les footballeurs ou les rugbymen d'ailleurs - et le public de ce spectacle restait confidentiel (sur Canal+).
A présent c'est la catch-mania, grâce à des gamins de 7 à 10 ans qui collectionnent innocemment des cartes représentant des hommes très, très sexy (comme les catcheurs John Morrison et Randy Orton). A comparer avec la couverture des magazines "gay", plus haut...
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Attention : je ne fais pas de pudibonderie sur un modèle de beauté aussi ancien que l'antiquité grecque. D'ailleurs je cède à mes jeunes enfants, quand ils me demandent de leur faire des coiffures "rigolotes" ou de leur acheter des images de catcheurs.
Ce qui m'agace, c'est la tyrannie d'une esthétique particulière, imposée dès l'enfance. Mais je ne vais pas me plaindre : les femmes connaissent ça depuis bien plus longtemps que moi.

4 commentaires:

Marina. a dit…

Je me disais catcheurs faisaient moins brutes de décoffrage qu'avant!
Parce que moi aussi j'ai dû céder à l'achat des cartes!
En ce qui concerne la mode gay, rien ne m'ennuie, rien ne m'inquiète, si ce n'est, effectivement, cette dictature de l'esthétique. Nous sommes entrés dans une dictature du corps, de l'image. Même en politique, reconnaissons-le. Sur certaines listes, il faut avoir une gueule, ça sert plus que les idées. Et que ce soit à gauche comme à droite.
Voilà ce qui est le plus déplorable, l'aliénation par l'image que l'on croit devoir donner de soi.

Ink a dit…

Je suis d'accord que l'aliénation par l'image ne devrait pas être, que le diktat de la beauté physique véhiculée par les médias est regrettable, tant pour les hommes que pour les femmes qui le subissent depuis si longtemps. Mais, si cette tendance est apparue avec le mouvement gay, elle n'y est plus liée aujourd'hui.
Les photos publiées ici pourraient être issues pour la plupart d'un magazine féminin.
Les critères de beauté masculine affichés ici sont les mêmes que l'on soit un homme homosexuel ou une femme hétéro, non?

Thierry D. a dit…

Je suis d'accord sur le "goût partagé" entre les homosexuels masculins et les hétérosexuelles féminines.
Mais la nouveauté, c'est que ce type d'images investit les publications enfantines (5-10 ans).
J'ai vu des jeunes enfants imiter les attitudes "sexy" de beaux catcheurs (ou chanteurs de Boys Bands). Jusqu'où ira l'érotisation des enfants ?

Ink a dit…

J'avoue ne pas avoir remarqué cette présence dans l'imaginerie enfantine. Je m'en vais regarder de plus près ce que regardent mes gamins!