dimanche 11 avril 2010

Achevons la Bête

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Frans SNYDERS et Paul de VOS - Le lion mort (le lion devenu vieux) - 17e siècle
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Pendant la campagne des Présidentielles 2007, des jeunes militants UMP très motivés (et très sympas !) m’avaient confié : « On sait bien que Sarkozy est un peu bizarre… mais il va nous faire gagner ! ».
J’étais un nouveau militant… et je découvrais que quand un leader politique était dans une dynamique de victoire, il bénéficiait d’une confiance aveugle de son Parti. En même temps, je comprenais le « syndrôme de la fine bouche » qui plombait la campagne de Ségolène Royal (donnée perdante).

Depuis, la période de grâce est passée, faute d’avoir mené une politique efficace ; et Sarkozy est bien parti pour faire perdre la Droite en 2012. Alors ça se lâche, chez les sarkozystes comme chez les centristes, les gaullistes, les réacs… et moi, je me régale.
On me dit que ce n’est pas bien ; que souhaiter l’affaiblissement et l’échec de Sarkozy, c’est souhaiter que les français souffrent encore plus… Argument non recevable : je n’ai jamais cru que la réussite de Sarkozy serait bénéfique pour la majorité des français.
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Alors profitons de ses échecs, qui nous ont enfin rendus audibles !
Profitons des divisions de la Droite, qui commencent à nous rendre crédibles !
C'est le moment de proposer une alternative crédible, qui finira d'achever le sarkozysme...
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PS : deux textes classiques sur la fragilité de l'autorité et du pouvoir, en allusion au réveil des "autres droites".

Le Lion devenu vieux
Le Lion, terreur des forêts,
Chargé d’ans, et pleurant son antique prouesse,
Fut enfin attaqué par ses propres sujets
Devenus forts par sa faiblesse.
Le Cheval s’approchant lui donne un coup de pied,
Le Loup un coup de dent, le Bœuf un coup de corne.
Le malheureux Lion languissant, triste, et morne,
Peut a peine rugir par l’âge estropié.
Il attend son Destin, sans faire aucunes plaintes,
Quand voyant l’Âne même à son antre accourir :
« Ah ! c’est trop, lui dit-il : je voulais bien mourir ;
Mais c’est mourir deux fois que souffrir tes atteintes.
Jean de La Fontaine, Fables (17e siècle)
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Autorité politique (extrait)
« La puissance qui s’acquiert par la violence n’est qu’une usurpation et ne dure qu’autant que la force de celui qui commande l’emporte sur celle de ceux qui obéissent : en sorte que, si ces derniers deviennent a leur tour les plus forts, et qu’ils secouent le joug, ils le font avec autant de droit et de justice que l’autre qui le leur avait imposé. La même loi qui a fait l’autorité la défait alors : c’est la loi du plus fort. »
Denis Diderot, Encyclopédie (18e siècle)

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