lundi 28 décembre 2009

Saint Martin et le bouclier fiscal

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Au hasard de mes recherches sur le thème de la charité, j'ai retrouvé celui qui est peut-être le premier responsable du sacro-saint "bouclier fiscal" : Saint Martin !

Son histoire le décrit comme soldat hongrois (ça ne s'invente pas !), gradé de l'armée romaine. Un soir d’hiver 338 à Amiens, il partage son manteau avec un mendiant transi de froid, après l'avoir tranché en deux avec son épée (le manteau, pas le mendiant !).

Malgré la réelle générosité de Martin, c'est cet épisode qui est devenu emblématique de La Charité... à mon grand regret !
Car l'image du "gentil riche" qui donne au "gentil pauvre" la moitié d'un seul de ses biens, représente bien la "charité" mesquine et contre-productive qui m'agace : un pauvre aura-t-il chaud avec une moitié de manteau ? Non, et Saint-Martin non plus d'ailleurs, qui a transformé un mal-couvert en deux mal-couverts.
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De la même manière, notre Président-de-la-République défend son "bouclier fiscal", avec un argument : ne pas donner plus de la moitié de ce qu'on a gagné à la sueur de son front.
A cela je réponds :
- que ceux qui sont susceptibles d'être protégés par le bouclier fiscal, ont rarement gagné leur argent à la sueur de leur front (ou alors ils sont très bien payés de l'heure !). Ils ont surtout gagné leurs revenus par la rente, c'est-à-dire en dormant.
- que le partage en deux, c'est bien sympathique... quand on est deux, comme Saint Martin et le mendiant ! Mais qu'actuellement, les "pauvres" sont bien plus nombreux que les "riches".
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Actuellement, je suis favorable à la suppression du bouclier fiscal... mais aussi de "l'impôt sur la fortune". Marre des mesures fiscales complexes, qui se télescopent ! Alors pourquoi pas un simple impôt sur le revenu, basé sur la proportionnalité des richesses ?
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Illustration : ANONYME hongrois - Saint Martin et le mendiant (v. 1490)
En savoir plus : Martin de Tours sur Wikipedia et sur le site du centre culturel européen.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut comprendre l'histoire de Saint Martin comme un symbole : l'obligation morale faite au riche de partager la moitié de ses biens. Si cela était appliqué, il y aurait un grand progrès de l'humanité. Mais comptons plutôt sur les réformes politiques !


Emmanuel MOUSSET

grandourscharmant a dit…

Sur le bouclier fiscal en lui-même,
étant plutôt bien intentionné à votre encontre,
je ne vous souhaiterai pas de devenir riche et de découvrir si c'est en dormant qu'on s'enrichit.

Peut être qu'un jour il faudra en finir avec ce cliché,
la vie d'un riche est plus facile que celle d'un pauvre si on considère que seul importe le critère de l'argent.

Si on ne vénère pas le dieu argent,
peut être alors peut-on admettre et concevoir
qu'une vie d'homme comporte des difficultés qu'on soit riche ou puissant
et qu'il est idiot de hiérarchiser ces difficultés.

L'humanisme nous l'interdit,
qu'est ce qu'être pauvre ?
qu'est ce qu'être riche ?

Peut être faudrait-il que derriere ces arguments électoralistes et ce clientélisme se trouve des réalités.

Mais pour cela,
il faudrait faire de la politique
plus que de la communication,
avoir des idées plutôt que des slogans.

Que veut-on et qu'est-on prêt à faire pour l'obtenir ?

Si l'état était le garant réel de la concurrence libre et non faussée,
il n'aurait pas tant besoin d'être l'agent de la redistribution.
Il aurait alors une influence réelle
et perdrait l'illusion de pouvoir dont il ne cesse de se parer.

Pour pouvoir faire de l'assistant,
il faut qu'il y ait des gens dépendants et vulnérable à assister.

Thierry D. a dit…

Pour info : ici je suis chez moi et les commentaires insultants ne sont pas les bienvenus. Je les censure donc sans complexe, même s'ils peuvent contenir des propos intéressants.

Thierry D. a dit…

à GOC (en réponse au commentaire supprimé) :

je savais que la moitié du paquetage des soldats appartenait à l'Empire.

C'est pourquoi le geste de Martin me gêne moins que le simpliste symbole du "partage en 2".

Je l'ai d'ailleurs écrit : "Malgré la réelle générosité de Martin, c'est cet épisode qui est devenu emblématique de La Charité... à mon grand regret !".

Thierry D. a dit…

à Emmanuel :
Martin a donné plus que la moitié de ses biens, puisqu'il avait déjà offert tout son argent, avant d'offrir sa moitié de manteau.

Mais encore une fois, on n'a retenu que cet épisode mesquin, qui donne bonne conscience à tous les charitables mesquins.